Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est qu’en 1408 il y a avait déjà un moulin à blé à cet endroit dont les rentes furent données à l’abbaye d’Etival par le seigneur de Sainte-Suzannne. De ce premier moulin il ne reste que le système hydraulique qui alimente toujours la roue. Le bâtiment tel que nous le connaissons a été construit au début du XVIIIème comme moulin à papier (piles et cuves au RDC, séchoir à l’étage). Ce fut le dernier moulin à papier à fonctionner jusqu’en 1846. Puis première période d’abandon jusqu’en 1871 où le préfet de la Mayenne autorise et exige sa transformation en moulin à tan et tannerie pour produire plus de peaux à Ste Suzanne pour les soldats du front. La tannerie fonctionnera jusqu’en 1930 avec la famille Martin, puis il sera transformé en usine des eaux avant d’être abandonné pendant près de 60 ans.
Cela faisait vingt ans que je vivais à Paris dans des logements plus ou moins exigus et que je venais de plus en plus souvent en week-end en Mayenne chez mes parents. En 2011, je vends un appartement dans le XVe et cherche une maison à restaurer à Ste-Suzanne. Celle-ci devait avoir du caractère, être spacieuse, je devais pouvoir aménager immédiatement tout en faisant des travaux de restauration. Le moulin du Petit-Gohard était la cible parfaite.
Le propriétaire précédent avait déjà sauvé le bâtiment : gros œuvre, poutraison, charpente, couverture, 36 fenêtres. Il me restait quelques finitions à l’étage et la restauration du rez-de-chaussée (sol, murs, plafonds). Le clou de la restauration étant avec le soutien de la Fondation du Patrimoine la remise en eau d’une roue à palettes réalisée par Monsieur Thierry CROIX (49).